Des méthodologies rigoureuses dans une démarche clinique.
La méthode clinique (Drénou/Trouillet 2021)
Un diagnostic comprend 3 étapes:
- Une phase préalable au diagnostic.
- Le diagnostic incluant les observations, puis leurs interprétations.
- Les préconisations.
L’examen clinique est la base du diagnostic. Il a comme objet la mise en évidence d’éléments permettant d’apprécier l’état de santé d’un arbre et ses réactions. L’examen physique se décompose lui même en plusieurs étapes, d’abord une phase dite d’inspection, puis, si des points d’observation manquent, que la situation le justifie ou se complexifie, l’examen doit parfois s’accompagner de gestes cliniques méthodiques. Ces gestes constituent l’examen clinique IPMI (Inspection/Percussion/Mobilisation/Investigations) et permet de recueillir des signes et données objectives, suffisants, dans la majorité des situations, pour poser un diagnostic, aidé par la bibliothèques d’adaptations IPMI .
La méthode clinique est liée à l’émergence du regard du praticien dans le champ des symptômes et des signes, et à la différence entre le normal et le pathologique, en intégrant les limites de variation du normal.
Le mot défaut, généralement utilisé lors d’un diagnostic mécanique, corrompt celui-ci car il implique une dégradation de l’état mécanique, alors que, par exemple, un axe présentant une cavité compensée par de la croissance accrue peut-être plus solide qu’un axe plein de diamètre inférieur. Un autre champ sémantique doit donc aujourd’hui être exploré, permettant d’éviter un certain nombre de biais de diagnostic lors de l’examen clinique.
La méthode Archi (Ch.Drénou)
La méthode Archi (« Archi » pour « Architecture ») est une méthode de diagnostic des arbres basée sur une lecture de l’architecture de la partie aérienne. Elle permet d’identifier le degré d’individualité, son stade de développement et son état physiologique.
Elle consiste à décomposer l’architecture végétale en deux images superposées.
La première image permet de comprendre comment l’arbre se construit, de renseigner sur les marqueurs ontogéniques (contour du houppier, nombres de fourches, etc) ainsi que les symptômes de dégradation de la cime (mortalité, branches cassées, ramification appauvrie).
La deuxième image, c’est comment il se répare. Elle indique le potentiel de résilience architecturale de l’arbre en distinguant les différents types de « suppléants » longtemps appelées « rejets » ou « gourmands ».
« Suppléants » parce que, contrairement à une idée reçue, ces structures ne parasitent pas l’arbre qui les porte.Ils jouent un rôle déterminent dans la restauration physiologique, le renforcement mécanique et la résilience architecturale.
DIA, Diagnostic Intégré de l’Arbre (W.Moore) est utilisé afin d’établir un diagnostic complet de l’arbre étape par étape. Elle s’appuie sur le modèle des zones de l’arbre définissant des critères physiologiques, morphologiques et fonctionnels. Les concepts de compartimentation, d’architecture, de bio-mécanique, de stade de développement sont intégrés ainsi que la présence des associés de l’arbre.
VTA, Analyse Visuel de l’Arbre (C.Mattheck) est basé sur l’hypothèse que toute défaillance mécanique survenant à l’intérieur de l’arbre génère à l’extérieur un symptôme visible. Cette méthode permet d’évaluer les capacités de l’arbre à se défendre et à corriger ses points de fragilités mais également à identifier les structures d’échec laissant envisager une éventuelle ruptures.
QTRA, Évaluation quantifiée des risques associés aux arbres (M.Ellison), méthode permettant l’évaluation du risque que peut représenter un arbre dans son environnement.
A l’aide de la QTRA, nous sommes en mesure de:
- Proposer une estimation raisonnée du risque
- Donner une probabilité aux gestionnaires des arbres
- Aider les gestionnaires des arbres à prendre des décisions informées.